Article scientifique
Daniel Hameline
Article scientifique
Que signifie être un jeune Dènè Tha du Nord-Ouest albertain aujourd’hui ? Sur la base de données recueillies entre 1979 et 1999, les auteurs notent un clivage important dans les valeurs sociales et les comportements parmi les enfants dènès tha. Au terme de l’analyse d’un ensemble de données (récits, comportements et dessins), une conclusion s’impose : plus l’enfant en milieu scolaire participe aux activités traditionnelles de chasse, pêche et cueillette avec des membres de sa parentèle, plus il s’oriente dans la vie en fonction de valeurs communautaires et plus il a une attitude positive face à la vie. Les auteurs situent ces résultats dans le cadre d’une présentation des principes épistémologiques et éthiques différents qui sous-tendent les pratiques éducatives autochtones et occidentales.What does it mean today to be a young Dene Tha in northwestern Alberta? The authors attempt to answer this question on the basis of data gathered between 1979 and 1999. The authors note an important difference between children at the level of social values and behaviour patterns. A careful analysis of drawings, stories and behavior of Dene Tha children leads to one conclusion: the more a child of school age has already participated in traditional subsistance activities, hunting, fishing and gathering, the more likely his or her orienttion in life is based on collective values and the more he or she has a positive attitude to life. The authors discuss these results in light of the contrasting epistemological and ethical principles that underlie Dene traditional education and the school’s educational practices.
Jean-Guy A. Goulet; Kim Harvey-Trigoso
Article scientifique
Frédéric Laugrand
Rapport
Ministère de l'éducation et de l'enseignement supérieur
Rapport
L'Education pour les peuples et la planète : Créer des avenirs durables pour tous examine les liens complexes entre l'éducation et le nouveau Programme de développement durable à l'horizon 2030, qui porte sur six domaines fondamentaux : planète, prospérité, humanité, paix, lieux et partenariats. Ce Rapport montre que l'éducation ne réalisera pleinement son potentiel qu'à condition que les taux de participation augmentent de manière spectaculaire et que la réforme du système éducatif soit axée sur le développement durable. Par ailleurs, le Rapport met en garde contre les effets destructeurs pour l'éducation du changement climatique, des conflits, de la consommation non durable et du fossé grandissant entre riches et pauvres. Si nous voulons créer des avenirs durables pour tous, il nous faut absolument engager une transformation en profondeur. Le Rapport mondial de suivi sur l'éducation (Rapport GEM) est le premier d'une série qui s'attachera à examiner les progrès de l'éducation dans le cadre des nouveaux Objectifs de développement durable (ODD). A partir d'éléments factuels, le Rapport GEM formule des recommandations sur les politiques, les stratégies et les programmes qu'il sera nécessaire de mettre en oeuvre afin que l'ambitieuse vision d'Education 2030 devienne réalité. Le Rapport examine les difficultés que pose l'évaluation des progrès accomplis pour réaliser les nouveaux objectifs mondiaux de l'éducation et des cibles qui leur sont associées afin de garantir des avancées dans les domaines de l'accès, de la participation, de l'achèvement, de l'apprentissage et de la réduction des inégalités. Cette source d'information qui fait autorité offre aux lecteurs des arguments pour défendre, à tous les niveaux de prise de décision, la valeur et l'importance de l'éducation. Editorialement indépendant et fondé sur des données d'observation, le Rapport GEM est un outil indispensable pour favoriser un dialogue éclairé ainsi qu'une meilleure connaissance des progrès et des enjeux de l'éducation. Cette série de Rapports examine les progrès de l'éducation dans quelque 200 pays et territoires depuis 2002. Fort de cette expérience et désormais chargé du suivi des progrès de l'éducation dans le cadre des ODD, le Rapport GEM sera, au cours des 15 prochaines années, une ressource phare du processus de suivi et d'examen au niveau mondial.
Aaron Benavot; Manos Antoninis; Madeleine Barry; Nicole Bella; Nihan Köseleci Blanchy; Marcos Delprato; Glen Hertelendy; Catherine Jere; Priyadarshani Joshi; Katarzyna Kubacka; Leila Loupis; Kassiani Lythrangomitis; Alasdair McWilliam; Anissa Mechtar; Branwen Millar; Claudine Mukizwa; Yuki Murakami; Taya Owens; Judith Randrianatoavina; Kate Redman; Maria Rojnov; Anna Ewa Ruszkiewicz; Will Smith; Emily Subden; Rosa Vidarte; Asma Zubairi.
Rapport
Ce projet de recherche-intervention est issu d’un partenariat entre le Cégep de Baie-Comeau et l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). À la suite de constatations sur la situation et les besoins particuliers des étudiants autochtones aux études postsecondaires, ces deux institutions ont fait équipe afin de concevoir un guide d’intervention institutionnelle, lequel allait permettre d’affiner les interventions pédagogiques et sociales auprès des étudiants autochtones de niveaux collégial et universitaire, et ainsi favoriser leur réussite scolaire. Le projet correspondait également aux attentes du Programme de collaboration universités-collèges du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), qui a accepté de verser une allocation importante afin d’en soutenir la réalisation. C’est donc dire que sa pertinence et sa qualité ont été reconnues tout au long du processus. La recherche s’est déroulée sur une période de trois ans. L’équipe de recherche a, tout au cours du projet, gardé le cap vers le but général suivant : concevoir un guide d’intervention institutionnelle élaboré dans une perspective collaborative pour favoriser la réussite éducative et la persévérance aux études des étudiants autochtones au cégep et à l’université. Ce document représente le rapport de cette recherche. Il est constitué de sept parties que sont la problématique de la recherche, les ancrages théoriques de la recherche, la contextualisation du projet de recherche, le cadre méthodologique de la recherche, la présentation générale des résultats de la recherche-intervention, l’interprétation des résultats et la conclusion. S’en suivent les références du rapport et les annexes (lettre de consentement et questionnaire écrit adressés aux étudiants autochtones, et schémas d’entrevue adressés aux différentes catégories d’acteurs).
Roberto Gauthier; Nathalie Santerre; Miriame Blackburn; Jo-Anni Joncas; Fanny Gobeille
Article scientifique
Cet article contribue à analyser les transformations locales du modèle scolaire d’apprentissage des savoirs dans le contexte du mouvement néozapatiste depuis une quinzaine d’années au Chiapas. Il aide à comprendre comment des pratiques politiques d’autonomie régionale ont conduit des peuples autochtones en lutte à se réapproprier l’école en prenant en charge l’ensemble de la gestion des affaires pédagogiques. Dans les territoires sous l’influence de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) au sud-est du Mexique, les pratiques d’alphabétisation des éducateurs nommés, et destituables par le biais de l’assemblée locale, renvoient à des principes pédagogiques de l’éducation populaire. Pourtant ces pratiques reflètent aussi la culture scolaire dominante à laquelle les zapatistes s’opposent et résistent au quotidien.This article aims to analyze local changes in the model of skills acquisition within the neozapatista movement during the last fifteen years in Chiapas. It helps to understand how regional autonomy political practices led active indigenous people to regain control of schooling by taking full control of educational matters. In territories under Zapatista Army of National Liberation (EZLN) influence in Southeastern Mexico, the strategies of alphabetization by educators (appointed and accountable to the local assembly) draw on the educational principles of Popular Education. But to some extent these approaches also reflect the dominant educational culture that the Zapatistas are opposing and resisting every day.
Bruno Baronnet
Article scientifique
La Nouvelle-Calédonie contemporaine présente une situation quasi-expérimentale pour la recherche. Engagée dans un processus de décolonisation original, elle doit connaître d’ici une dizaine d’années l’émergence d’une citoyenneté néo-calédonienne transcendant, dans un destin commun, les clivages ethniques nés de la colonisation. En tant qu’une des sources des inégalités que l’actuel rééquilibrage entre communautés tente de pallier, l’institution scolaire a été au coeur de la revendication indépendantiste kanak depuis trente ans. L’article présente quelques résultats des premières enquêtes auprès de parents dont les enfants suivent l’enseignement Langues et culture kanak, tel qu’il est inscrit dans les nouveaux programmes, désormais locaux et non plus nationaux depuis 2005. La récente prise en compte des langues kanak rencontre une certaine adhésion qui outrepasse les frontières entre communautés, la pratique d’une langue vernaculaire étant vue comme un moyen d’affirmer son appartenance au « local ». Que nous disent les évolutions de la demande sociale face à une école nouvellement plurilingue, symbole du vivre-ensemble particulier que les Néo-Calédoniens se sont engagés à définir?
Marie Salaün; Jacques Vernaudon
Article scientifique
Partout dans le monde, les militants autochtones ont violemment critiqué, depuis quarante ans, la permanence d’une « éducation coloniale ». Les élèves autochtones échouent dans une école européocentrée, et ils ne parviennent pas à (ré)intégrer leurs communautés d’origine dotés des connaissances traditionnelles nécessaires. La prise en compte des langues vernaculaires et cultures autochtones dans l’éducation formelle est aujourd’hui vue comme le meilleur moyen de réparer les torts de la colonisation et de promouvoir la justice scolaire. L’entreprise n’est cependant pas sans risques : quel impact sur les savoirs autochtones quand on les scolarise, changeant ainsi radicalement leur mode de transmission, et que fait-on à l’école, comme institution, quand on lui demande de remplir ce qui constitue une mission nouvelle pour elle ? Cet ensemble de questions sera abordée à partir d’exemples empiriques en provenance d’Océanie : les enjeux d’un enseignement en ’Ōlelo Hawai’i dans les écoles d’immersion à Hawai’i et les programmes de Langues et culture kanak à l’école élémentaire en Nouvelle-Calédonie.For the past 40 years, Indigenous activists throughout the world have harshly criticized the persistence of « Colonial Education ». Indigenous students neither succeed in europeocentric schools, nor do they manage to reintegrate into their communities with the required traditional knowledge. The implementation of vernacular languages and cultures in formal schooling is today considered to be the best way to redress the colonial wrongs and achieve educational justice. Nonetheless, the process bears risks. When indigenous knowledge is formally taught - dramatically transforming its mode of transmission - what impact does this have? And what impact does this integration have on school as an institution, when it is expected to fulfill what constitutes a radically new mission? These questions will be addressed through empirical case studies from Oceania: the stakes of using ‘Ōlelo Hawai’i as a medium of instruction in Hawaii’s immersion schools and the teaching of Kanak languages and culture in New Caledonian elementary schools.
Marie Salaün
Livre
Au Québec, les difficultés institutionnelles à scolariser les jeunes Inuit et ceux des Premières Nations jusqu’à la fin du secondaire ne peuvent plus être ignorées. Il en est de même pour la formation postsecondaire. Au Chili, les conditions institutionnelles nécessaires à la mise en pratique de la politique d’éducation interculturelle bilingue sont souvent absentes. Ces entraves, voire ces échecs systémiques, sont mises en évidence par de nombreux rapports émanant d’organismes autochtones, de gouvernements et de travaux de chercheurs.Les auteurs du présent ouvrage souhaitent mettre au jour une diversité d’approches et de perspectives d’analyse, de compréhension et d’action développées par des universitaires et leurs partenaires des Premiers Peuples favorisant la réussite scolaire et éducative de tous les jeunes. Ce livre offre un examen tant de la situation générale de l’éducation des populations autochtones que de situations particulières de travail en collaboration université-communauté pour le développement de projets éducatifs. La question de l’articulation des savoirs du patrimoine culturel des Premiers Peuples et des savoirs valorisés par les sociétés englobantes et dominantes est au coeur des réflexions et des récits d’actions de ce collectif.Ce livre s’adresse à toute personne qui a un intérêt pour l’éducation et la formation des jeunes des Premiers Peuples, et plus précisément pour les questions de scolarisation de base, de formation à l’enseignement, d’administration ou de politiques publiques en éducation.
Gisèle Maheux; Glorya Pellerin; Segundo Enrique Quintriqueo Millán; Lily Bacon