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Article scientifique

Entre revendications nationales et expériences locales. La reconnaissance des Premières Nations dans les universités de Montréal (Québec).

Léa Lefevre-Radelli; Emanuelle Dufour

Lefevre-Radelli, L., et Dufour, E. (2016). Entre revendications nationales et expériences locales. La reconnaissance des Premières Nations dans les universités de Montréal (Québec). Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs, 15, 169-192. https://journals.openedition.org/cres/2943

Cet article s’appuie sur une étude anthropologique de type qualitative réalisée entre 2013 et 2015 dans les universités montréalaises auprès du personnel des Services aux étudiants autochtones et des étudiants des Premières Nations. L’objectif de la recherche était de comprendre les modalités d’inclusion des réalités autochtones dans un environnement universitaire très majoritairement non-autochtone. L’enquête a fait émerger deux éléments principaux. D’une part, il existe une distinction majeure entre les politiques d’inclusion des perspectives autochtones des universités anglophones et francophones de Montréal. Cela s’explique par une situation politique, géographique et linguistique propre au contexte québécois. D’autre part, les attentes exprimées dans le cadre de l’enquête concernent prioritairement la mise en place d’aménagements extra-curriculaires pour créer un environnement favorable et une plus grande sensibilité culturelle des Québécois. La transformation radicale des curriculums et des méthodes d’enseignement, qui est au cœur de la réflexion des intellectuels autochtones et des revendications portées à l’international par l’ONU, apparait donc comme un enjeu réel mais secondaire. Cela conduit à une discussion plus nuancée autour de la notion d’autochtonisation curriculaire.

This article is based on an anthropological and qualitative study conducted between 2013 and 2015 in the four universities of Montréal with Aboriginal Student Services’ staff and First Nations students. The objective of the research was to understand the modalities of inclusion of indigenous realities in a non-Aboriginal academic environment. The study highlights two main elements. First, there is a distinction between the policies of English-speaking and French-speaking universities regarding the inclusion of Aboriginal perspectives. This reflects a specific political, geographical and linguistic situation in Quebec. Furthermore, the expectations expressed by the participants primarily concern the establishment of facilities to create a favorable environment and a greater cultural sensitivity outside the courses themselves. The radical transformation of curricula and teaching methods, at the heart of the reflection of indigenous intellectuals, which is promoted internationally by the UN, thus appears to be a real but secondary issue. This observation leads to a nuanced discussion on the concept of “indigenization of the curriculum”.

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