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Critique de l’ethnocentrisme scolaire : vers une école faite par et pour les autochtones.

Alexis De Canck

De Canck, A. (2008). Critique de l’ethnocentrisme scolaire: vers une école faite par et pour les autochtones. Les Cahiers du CIÉRA, 53, 39-60.

Toute réflexion sur l’école en milieu autochtone part d’un constat difficile à ignorer : le taux de décrochage scolaire est extrêmement plus important dans les communautés autochtones (autour de 90 % au début des années 2000) que dans la société allochtone majoritaire (généralement autour de 15 %). On évite autant que possible d’employer le mot « échec » car il sous-entendrait une faute portée par un des groupes en présence : soit, d’une part, les jeunes, les familles et finalement l’ensemble des membres des communautés autochtones soit, d’autre part, les enseignants, les pédagogues, les administrateurs et autres décideurs souvent extérieurs aux communautés concernées. On évoque plutôt des « discontinuités culturelles » à travers lesquelles l’échec scolaire est appréhendé comme résultant de la confrontation de systèmes culturels qui conduisent à des incompréhensions mutuelles (Spindler et Spindler 2000). Par ailleurs, on démontre la possibilité d’insérer des savoirs traditionnels, afin non seulement de les revaloriser aux yeux des jeunes autochtones (« remotivation identitaire »), mais aussi de faciliter la transmission même entre deux systèmes de conception différents (« reconnexion communicationnelle ») (Lipka et Webster 2004). De manière plus approfondie, on propose d’intégrer des manières d’être dans le schéma communicationnel (Stearns 1986). Pourtant l’école continue à être perçue comme un espace conflictuel entre ces deux groupes. Elle constitue alors un point de tension supplémentaire dans le contexte des récriminations vis-à-vis d’un paternalisme perdurant et de l’autonomisme tardif des Premières nations. L’école telle qu’elle est donnée dans les communautés autochtones représente un héritage historique des institutions coloniales. Avant d’entrer dans les considérations portant sur cette « école allochtone donnée aux autochtones » et ses défauts soulignés par de nombreux chercheurs, il apparaît important de préciser que cette école « à l’occidentale » est depuis longtemps critiquée pour sa nature, même en dehors d’une telle situation interculturelle. Après avoir regardé les critiques culturelles, puis transculturelles, faites à l’école, nous pourrons envisager les réponses proposées pour améliorer
cette école et en faire un lieu de rencontre plutôt que de conflit.

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