Chapitre
Véronique Paul; Mylène Jubinville; Francis Lévesque
Paul, V., Jubinville, M., et Lévesque, F. (2020). Le travail collaboratif afin de dépasser l’approche colonialiste et se diriger vers une autochtonisation de la réussite scolaire. Dans G. Maheux, G. Pellerini, S. Quintriqueo et L. Bacon (Eds.), Décolonisation de la scolarisation des jeunes Inuit et des Premières Nations. Sens et défis (pp. 69–94). Québec, Canada: Presses de l’Université du Québec.
Le développement de la scolarisation au primaire, au secondaire et au postsecondaire est un enjeu capital pour l’avenir des Premiers Peuples. Afin de saisir l’ampleur des obstacles, ainsi que la complexité des situa- tions éducatives que rencontrent les étudiants autochtones, nous faisons appel aux concepts de colonialisme, décolonisation, autochtonisation et sécurisation culturelle. Ces processus sont interreliés : pour arriver à décoloniser les établissements d’enseignement, une remise en question et une déconstruction des idéologies et des structures coloniales afin de valoriser et de revitaliser les savoirs, les approches, et les perspectives s’avèrent nécessaires, et ce, dans toutes les sphères éducatives (cours, curriculum, pratiques, services, recherche, politiques institutionnelles, etc.). Les processus d’autochtonisation, quant à eux, requièrent la prise en charge de leur propre projet éducatif par les Premiers Peuples, ainsi que la formation et l’embauche de personnel autochtone. Nous considérons le travail collaboratif comme un outil indispensable pour transformer graduellement les établissements d’enseignement en lieux culturellement respectueux et sécurisants. Finalement, nous postulons que l’obtention d’une lecture fine des problématiques liées à l’éducation demande la participation active de chercheurs autochtones et non autochtones compétents qui travaillent à la prise en compte des savoirs et des perspectives autochtones.